LOUANGES À RALPH BAKSHI
EDITORIAL À LA VERSION DESSIN ANIMÉ
DU SEIGNEUR DES ANNEAUX

(Traduction Tsoo'Dzil)



VENDREDI 7 JUILLET 2000
PAR DAN MIHM

la vision de Ralph Bakshi
Frodon et Gandalf selon R. Bakshi





Trois fois hourra pour Ralph Bakshi. Je suis tombé dans le messageboard sur quelques citations à propos de la version de 1978 de Bakshi du Seigneur des Anneaux. Je ne l'avais jamais entendu cité auparavant, de même que je n'avais jamais entendu d'explications de sa part ou de la part de United Artists. Si j'avais su qu'il avait un site internet, j'aurais pu être au courant plus tôt.

J'ai un problème avec les gens qui méprisent Bakshi, comme s'il était la tête pensante responsable du scénario amputé et de toutes les confusions qui en ont découlé. Dans mon esprit, sa loyauté envers le style de Tolkien sera toujours un exemple flamboyant des Arts Visuels. Sans avoir à se préoccuper de calmer les egos (puisque dessin animé = absence d'acteurs) et travaillant dans un milieu qui anticipait la formule actuelle des films d'action, Bakshi était dans une position priviligiée qui aurait dû lui permettre de rester totalement fidèle à la vision de Tolkien.

Avide enthousiaste de Tolkien, Bakshi m'a offert un monde imaginaire qui a encore renforcé ma propre vision. Je ne dépendais pas de lui pour nourrir mon imagination, mais je lui donnais la possibilité de me montrer comment il avait lui-même vu les choses, et ça m'a permis d'utiliser son interprétation comme une comparaison, une sorte de compagnon de ma propre vision.

Peut-être pouvons-nous tous imaginer ce que ce doit être de s'impliquer dans une tentative de création artistique, pour aboutir au constat que le côté commercial  (United Artists) était en même temps en train de taillader votre projet en morceaux suffisamment grands pour couvrir leurs propres besoins.

J'ai assisté à suffisamment de mauvaise humeur de la part de ceux qui détestent Bakshi pour en évacuer un peu de la mienne. Dans un des articles que j'ai retrouvé à propos de Bakshi, un critique avait écrit lors de la sortie de 1978: "Bourré de longueurs, dirigé de manière hasardeuse, surpeuplé de toutes sortes de Hobbits, Elfes, Nains, Humains et Sorciers, ce film est une sorte de corne d'abondance de confusion que seuls les admirateurs de Tolkien les plus dévoués seront capables de déchiffrer." Tout ce que ce critique a réussi à montrer c'est qu'il ne connaissait pratiquement pas les livres. Tout ce qui lui est reproché dans cet article, l'allure de l'histoire, la longueur et les populations impliquées, était précisément ce que Tolkien avait décrit. Depuis la sortie de sa version, Bakshi n'a cessé d'être une cible sur laquelle se sont acharnés les mauvais traitements les plus débiles et inappropriés.

Bakshi: "Je ne veux pas d'une version 'metteur-en-scène' du Seigneur des Anneaux. Je veux la version de Tolkien. Vous n'avez pas à changer la suite des événements telle qu'écrite par Tolkien, vous ne devez pas tout mélanger, synthétiser, soustraire des parties. Si vous faites du Tolkien, vous ne changez rien. Pourquoi modifier le génie ? C'est le comble du narcissisme." Dans ces propos cités de Bakshi, il y a de quoi calmer ceux qui, dans le messageboard, nous ont enseigné avec condescendance que faire des films constituait un art au-delà de notre compréhension, privilégiant par là même la vision du metteur en scène, mais pas la nôtre ni celle de Tolkien. Bakshi a fait ce chemin et il en est revenu, et il croit toujours fermement que des joyaux aussi étincelants que ceux de Tolkien n'ont pas besoin de filtre pour être montrés, appréciés et admirés. Evidemment cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas procéder à certaines petites modifications ou raccourcis. Par exemple, Bakshi a supprimé le personnage de Glorfindel de manière à nous faire rencontrer plus vite celui de Legolas. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne me suis pas senti trahi. Et ce détail n'a certainement pas entamé la crédibilité du film, ni du scenario.

Je pense que tous ces gens ne font que ressasser les critiques envers Bakshi, au lieu de se faire une réelle idée par eux-mêmes, en faisant la démarche de revoir cette version. Pour ma part, je le recommanderais sincèrement, en tant que tentative talentueuse et sincère d'avoir porté Le Seigneur des Anneaux à l'écran. L'échec dans ce cas, est venu des studios, pas de Bakshi. Et je suis d'accord avec Ralph sur ce point: je souhaite à Peter Jackson et à Weta Ltd toute la chance possible en espérant sincèrement qu'ils sont au moins à moitié aussi dévoués que ne l'a été Ralph Bakshi.

Gandalf
Gandalf, franchissant les portes d'Isengard, à la rencontre de Saroumane
 

GALLERIE D'IMAGES DE RALPH BAKSHI
SUR LE SDA, SOURCE: INTERNET MOVIE DATABASE